Back in Paris

Me voici de retour... Oh, oui, je sais, cela fait déjà plus de deux semaines et j'ai tardé à écrire ce nouveau post. Quoi qu'il en soit, me re-voilà. Le sourire chaleureux de ma mère à l'aéroport ne me trompe pas: il fait froid! un vrai choc thermique. Je n'ose même pas compter le nombre de degrés perdu lors de cette traversée. Mais aujourd'hui je vous rassure, le printemps semble pointer son nez et le soleil perce doucement les blancs nuages parisiens. Mais je ne suis pas venue vous parler du temps.
Que fait-on lorsqu'on rentre? Il existe des tas de conseils pour bien préparer un départ. Comment se préparer au retour? J'ai opté pour la version "retrouvailles". Quelques coup de file. Oui, c'est moi, oui il fait froid, oui c'était bien, oui on peut manger ensemble, cette semaine? pourquoi pas.
J'aime bien faire ça: accumuler les compagnies agréables, les regards curieux, les questions, donner envie aux gens et leur proposer un bout de voyage en leur racontant mes péripéties; jusqu'au moment où, ils y arrivent tous: un jour j'irai là-bas moi aussi. Il faut dire que le Mexique se prête bien à ce petit jeu. Facile de donner envie de belles plages de sable blanc, de ruines perdues dans la verdure. Les petites communautés, les fêtes, les noix de coco, tout ça fait rêver, un condensé d'exotisme.
Puis il faut se remettre dans une autre réalité: l'université, la recherche, les manifestations, et puis le côté moins sympa de la famille revient lui aussi. Les mauvaises nouvelles dont la distance nous avait protégé. Finalement, tout le monde ne va pas si bien, le beau temps ne sera pas la seule fausse note.
Lourie est malade. Lourie c'est ma chienne. C'est celle qui partage mon quotidien depuis que j'ai 15 ans. Elle est drôle Lourie: grandes oreilles, langue qui pend, marche de travers, une grosse truffe, elle pourrait être le personnage d'un dessin animé... Elle est douce aussi, elle tient chaud quand il fait froid. Parfois elle parle presque. Elle est gentille Lourie. Elle est malade, d'après les médecins, sa fin de vie approche à grands pas, quelques mois tout au plus. Aujourd'hui on a confirmé: la décision est prise, elle partira heureuse et sereine, nous ne lui imposerons pas un lourd traitement insensé pour elle. Les larmes ont coulé, il s'agit maintenant de l'accompagner au mieux et de profiter autant que possible.
Désolée... Je tenterais de venir avec de meilleurs nouvelles la prochaine fois!

Un grand moment de solitude anthropologique

Au réveil sensation désagréable, gorge irritée, nez qui coule, toux, je connais bien ces signes: une fois de plus l'humidité, la chaleur, l'aire conditionné, le vent ont eu raison de moi!
Mauvaise humeur, j'ai envie de rien et j'ai surtout pas envie de rien faire! Allez comprendre...
Coup de téléphone, la décision est prise: je vais à la bibliothèque partager mes microbes avec les étudiants de la UADY en pleins centre de la blanche cité de Mérida sous les regards des métis des tableaux du patio intérieur (je chercherais le nom du peintre...).
Mes quelques recherches préliminaires me permettent d'arriver, confiante avec une petite liste alléchante de quelques bouquins à trouver, parmi eux un titre retient mon attention plus que les autres: "Mujeres y relaciones de genero en la antropologia latinoamericana" le mode d'emploi dont je rêvais. Les premiers pas dans une nouvelle université c'est toujours émouvant, je sais pas pourquoi mais d'un coup on se sent moins bête! Je m'imagine en étudiant le plan du hall d'entrée une vieille bibliothèque, énorme, avec des petites lampes sur les tables et des rayons à n'en plus finir. La salle n'est pas grande, les lampes sont effectivement petites et vieilles, les rayons se parcourent en quelques pas... Je ne saurais pas si les réponses à mes questions se trouvent ou pas dans ce fameux ouvrage: la cote ne correspond à aucun rayon! Je vérifie re-vérifie, j'ai bien noté. Une petite feuille à côté des ordis de consultation du catalogue donne la liste des abréviations utilisée. La bibliothèque spécialisée en sciences sociales se trouve de l'autre coté de la ville à un kilomètre après le périphérique!
Je décide de rester: j'ai surtout pas envie de rentrer rien faire à la maison!
Je trouverais bien un bouquin qui me stimulera un peu et me permettra de tirer quelque chose de bien de ce que j'ai appris ici!
et la solitude se fait sentir quand... la seule conclusion qui s'impose... mon salut je le trouve dans les page de: "las estructuras elementales del parentesco" d'un certain... Lévi-Strauss. Je suppose que même ceux d'entre vous qui ne comprennent pas l'espagnol auront reconnu "les structures élémentaires de la parenté" !!! Et pour les non initié à la littérature anthropologique je vous explique: ce bouquin c'est la bible des études de parenté et il a été écrit certainement par le plus grand anthropologue français, autant dire que j'avais pas besoin de mes 18h de vols pour lire ce bouquin là!!!
oui oui vous pouvez rire, moi aussi j'ai pouffé dans mon mini rayon!
Demain, je pars à Campeche et la semaine prochaine je fais carnage dans la bibliothèque du kilomètre 1 de la route Mérida-Tizimin!!

des plans qui tombent à l'eau et des bébés qui pointent leurs nez

Les choses ne se sont pas réellement passées comme prévu dernièrement.
Une journée pas comme les autres m'a menée sans trop que je sache comment ni pourquoi dans un hôpital pour ma première séance d'échographie... Dawn avait bu tellement d'eau qu'elle en avait mal au ventre et moi avec! J'ai vu mon premier petit cœur en mouvement sur un machine noir et blanc. Bizarre... je sais pas si c'est émouvant ou irréel! enfin d'après le docteur tout va bien.
Je me remets de mes émotions que je ne sais toujours pas comment comprendre: je trouve ça presque plus étrange qu'émouvant à vrai dire!

Puis le rythme redevient le même. Voiture en direction de l'école: "tu vas être encore ici pour les premiers jours de carnaval... Il faut que tu te déguises et que tu montes sur un char!!!" Sourire gêné: est-ce une blague de plus ou est-il sérieux cette fois-ci? J'ai déjà expliqué que je n'avais pas vraiment l'intention de me remuer en bikini avec des plumes collées au derrière... Il semble sérieux. D'accord je demanderais de l'aide pour le déguisement. Et puis, si je dois juste jeter des bonbons à la foule, ça ne va pas me tuer!. Mais je reste septique: blague ou pas blague? That is the question! J'ai gagné un peu de temps en jouant le jeu, j'opte pour la blague! Mais cela n'empêche, il me faudra un déguisement parce que: On va organiser une fête costumée! vendredi de carnaval! ça c'est décidé comme ça. Pouf! On va faire comme faisait la tante Ady! la tante Ady aux dires de tous était une experte en bals costumés!

Presque tout le monde est au courant, le local est réservé, la musique aussi... ce weekend c'est férié. Tout le monde se réuni pour manger les tamales du 2 février. Oui sauf que, comment dire? Non merci. Je passe mon tour. Disons que je ne garde pas le meilleur souvenir de la dernière soirée tamales... En revanche, je ne dis pas non à un petit weekend à la plage avec le scooter des mers et le "norte" (le vent... du nord...) qui souffle de toutes ses forces! Ça va faire du bien!

Départ prévu entre 8h et 8h30... départ réel: de la maison 9h de la ville 12h! pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué sera la consigne du weekend. On finit par arriver, on s'aventure quelques mètres sur la plage avec le mega 4x4... décroche la remorque, le scooter est à l'eau! youpiiiii petit tour de chauffe, puis en se rapprochant de la plage, quelle surprise!!??? Le 4x4 embourbé dans le sable et les roues qui continuent à envoyé des pelletées de sable dans tous les sens... Pelle, planches, pierres et je ne sais combien de théories et stratégies ne nous font que perdre notre temps. La réponse, la seule et unique qui s'impose, vient des filles: une remorque??? non parce que là, c'est juste complètement désespéré. D'autant plus que le responsable de cette belle action se contente de regarder la scène avec un air penaud, un sourire qui semble dire je suis désolé (ou qui se moque, au choix!) et une canette de bière accrochée à la main droite, impossible de la lui quitter pas même pour pousser la remorque du scooter...
Le scooter... parlons-en! l'ancre est jetée la bestiole est là, qui attend sagement son heure ballotée par les vaguelettes qui se forment de plus en plus grandes au fur et à mesure de le 'norte' se fait sentir. Je laisse les sportifs faire quelques ronds dans l'eau puis je me lance, c'est mon tour de faire des bons, le vent et les vagues sont plus forts, ça va être... la cata!
plus de batterie, le scooter ne démarrera pas! et dans ce cas que fait-on? Bin, on le sort de l'eau: vous avez qu'à le pousser dans l'eau c'est plus facile disent-ils depuis la plage, les pieds dans le sable, au chaud avec la cannette dans la main... Il y a une descente à... 7 maisons par là!! on amène la camionnette!!! 7 maisons? 7 maisons? 15 maisons, au moins!!!!!! Vous savez à quel point c'est crevant de poussez un scoot des mers énorme (le tout petit modèle pour trois Mexicains!!) à contre courant pendant que les autres nous assomment de conseils débiles cachés derrière leurs lunettes de soleil!!!???? VAGUES me crie David que j'ai perdu de vue depuis qu'il est passé dernière l'énorme machine... BANG! dans les dents Julie-Jill. Pour vous témoigner de ma bonne humeur, je trouve tout de même le moyen d'exploser de rire :je viens d'éviter de me faire couler par une machine qui fait le double de moi! Non, sérieusement, on a bien rigolé mais qu'est-ce qu'on était fatigués après ça!!!!
Après ça... j'ai moins ris lorsque j'ai compris que me m'étais à moitié tordu le genou ce qui expliquait ma démarche de Keyser Soze ... et de tous celui que trouve le moyen de se plaindre: Mister Cannette!!!!

Et à quelques kilomètres de ça, un mini humain de 2,5 kilo pour environ 8 petits mois de grossesse pointe sont nez... Il va bien, il est étrangement beau, il n'est pas pleins de poils ou de rides comme pleins de bébé. Un évènement absolument contre nature vient de se produire: un type gigantesque a eu un bébé avec une mini mexicaine qui s'est trouvée à 7 mois de grossesse déjà plus large que haute à cause de l'exemplaire miniature de son mari qui se trouvait dans son pauvre petit corps à elle! après quelques complications ils sont rentrés tous les trois sains et saufs chez eux...
C'est un super week-end!!!!

et si on allait faire un tour?

C'est marrant comme la vie de tous les jours reprend vite le dessus même pendant un voyage comme ça.
La petite routine de chacun m'a mis dans mon petit rythme à moi aussi. Évidement, l'aventure est loin d'être terminée mais... chaque jour se répète à sa façon.
Le matin: bol de céréales, connexion à internet pour prendre un peu de nouvelles du reste du monde, la famille, les copains, quand ça marche, c'est très bien! Puis il est très vite l'heure de se remuer: juste après le déjeuner, il faut s'occuper des petits de l'école.
Venir avec un nouvelle batterie de jeux pour les maintenir occupé tous les jours c'est loin d'être facile!! C'est quand, sur les coups de 05h44 du matin, je me réveille en sursaut en pensant: pourquoi pas un jeux qui serait l'opposé de saute mouton: passer entre les jambes plutôt que sauter par dessus son copain??!! je rappelle: 05h44 du matin!!!! c'est pas non plus l'heure des grandes découvertes... quoi qu'il en soit j'ai bien compris le message: l'école, c'est pas pour moi!
Il y a deux jour, un charmant petit garçon de 5 ans s'est subitement transformé en petit monstre aux yeux noirs bavant comme un enragé après que son pote lui ai un peu tiré sur le doigt en lui piquant son jouet. Entre deux postillons il lui annonce en le pointant du doigt: "Tu vas mourir"!! Non, non, non, mon petit cœur ne résistera pas à une telle violence: "c'est interdit de tuer ses potes, en plus après tu vois c'est pas pratique, faut nettoyer et puis donner des explications aux parents qui sont pas très contents, tu comprends???" Bordel de merde, ça va pas dans ta tête!!!
Voilà le petit coup de gueule est passé, du coup une idée:

et si j'allais faire un tour?

depuis que l'un des trois chiens de la maison m'a quasiment provoqué un arrêt cardiaque en disparaissant soudainement, je n'ose plus trop les sortir. Comment je vais bien pouvoir expliquer que j'ai perdu l'un des caniches à environ 3m de la porte de la maison alors que personne ne m'a demandé de les sortir??? je vous rassure il a fini par revenir!
verdict: promenade de chien pas toujours bon pour le cœur!

Faire le tour du pâté de maison avec la copine enceinte? oui oui pourquoi pas... sauf que... Sauf que rien, il est temps de prendre un peu l'aire et même si tourner autour d'un terrain de basket / parking c'est pas franchement l'idée que je me faisais de la balade sportive dans le parc, c'est déjà pas mal.

Petite confession: je crois que j'ai bien envie de rentrer chez moi, au calme, au frais...

Mais rassurez-vous la phase 'je critique tout et rien ne va' se termine bientôt.
Au programme:
un babyshower (le petit Raul ne va pas tarder à pointer le bout de son nez!)
un week end à la plage avec les copains j'ai même le droit de prendre les clés de la maison de la plage pour qu'on y passe la nuit, chacun dans son hamac!!
et une immersion dans une communauté maya qui s'est donné un mal de chien pour organiser une fête de 15 ans à une des petites filles!!

Comme je le disais: l'aventure continue ;)

Du mariage au départ...

Le moins que l'on puisse dire c'est que la journée fut longue, très longue...
Encore une fois les préparatifs: louer le costume, s'arranger les ongles, le salon, la même esthéticienne, le même maquillage (pas la même coiffure!!) retour à la maison, la course: le repassage, le nœud de cravate, les chaussures, le châle, démarrage en trombe, nous sommes en retard!!! Après quelques détours nous arrivons, à temps à l'église.
BANG, là en pleine figure, énorme, gigantesque, à quelques mètres du sol... Le Christ! Une ombre de corps dégoulinant sur une croix... et en dessous un tout petit "père" sur son fauteuil, vêtu de blanc. C'est fou de penser à quel point cet effort de mise en scène... ne me convainc pas! j'ai même pas pris de photos, dommage.
Le speech dure longtemps, je vous passe les détails, de toutes façons le clou de a cérémonie religieuse n'aura pas lieu dans l'église mais bien à la sortie, à l'écart du regard suppliant de la statue de la vierge. Devant la porte, les mariés et les feux d'artifice, surprise!!

Enfin la fête commence. Autres détours de voitures pour se rendre dans la grande salle de réception style hacienda. De la jarretière aux Mariachis en passant par le lancer de bouquet, rien ne manque pas même les chilaquiles du petit déjeuner sur les coups de 3h30.
Pour quelques uns parmi nous, la nuit, ou plutot le petit matin continuera dans un autre endroit, plus calme en apparence, mais la douce chaleur du soleil me fera ouvrir les yeux sur la réalité: certains n'ont pas fermé l'oeil et pour eux, la fête ne s'est pas arrêtée. Quelques plus tard, nous nous retrouvons sur le bord d'une piscine. Les stars devraient être les mariés!

Mais en réalité, le départ du fils aîné, les "aurevoirs" pleins de larmes, les sanglots des amis, les yeux rougis des parents, les derniers échanges de cadeaux. Je porte alors un autre regard sur cette histoire, sur notre histoire. Ce n'est plus celle d'un couple qui se réjouit des aventures vécues et à venir; c'est celle d'un fils qui a décidé de quitter son pays et sa famille, qui pense, même pendant les fêtes, que sa vie est ailleurs. Et moi, je me fais toute petite, je ne veux pas être resposable du départ de cet être aimé qui le temps des vacances a revécu comme eux, comme il l'avait toujours fait. Il ne part plus pour quelques mois d'étude, il part vivre sa vie. Et quelle vie!! N'est-ce pas???

Lupe - Reyes

Les fêtes. Ici, dès le 12 décembre on commence le marathon des fêtes (et de l'alcool pour certains). Maraton Lupe - Reyes. Du 12 décembre, fête de la vierge de Guadalupe, au 6 janvier, arrivée des Rois Mages. C'est une fausse excuse mais la véritable explication de mon silence ces derniers jours.
On court, on se prépare, douche après douche, une tenue différente chaque jour, les esthéciennes de Mérida se remplissent: choucroute (clin d'oeil à Loudia, ma chère Miss...je compati), maquillage. Et là, c'est le drame!!! Tout contente, elle me sourit: vous pouvez remettre vos lunettes... Depuis son hamac la seule chose qui retiendra les rires d'Alvaro sera la fatigue. Sans commentaire.
On s'embrasse, on se souhaite pleins de bonnes choses:

JOYEUSES FETES!!!

Pour le Nouvel An, chaque famille se réuni dans une maison, pétards, alcool, chips puis arrivent les 12 coups de minuit, on compte: 1, un souhait, un grain de raisin, un coup à boire; 2, un souhait, un raisin... A 12, on s'embrasse à nouveau, on se souhaite encore pleins de bonnes choses (surtout n'oublions pas Dios...). Puis, la fête commence! A notre arrivée dans la maison, dans un coin, sagement installé sur une chaise en plastique, le vieux. Une sorte de gros épouvantail rempli de pétards et de feux d'artifices, porte une pancarte: cette année nous avons brûlé l'oncle Pepe... Au milieu des voitures les flammes montent, les fusées sifflent et explosent en éclairant le terrain de baseball.
Puis, on mange, on boit, on danse. Les petits français ont eu un peu peur pour leur estomac. Du coup, au menu, nous aurons... de la blanquette de veau!!! Fait maison, très exotique... La nuit sera très longue, Monsieur soleil nous passe le bonjour au petit matin, il est temps de rentrer.

Bonne année, tous mes voeux à vous tous ;)

Un vieux en chemin dans un petit village voisin de Mérida..